12:55
Mmmh… en mode Zombie ?
Prête pour une dernière danse avec un autre Zombie, car c'est la fin, madame !
Le monde tourne-t-il encore ?
Non, c'est la fin…
12:56
Blogeur, mon frère, ma sœur, pourquoi nous lire ? Pourquoi nous lire encore ou malgré tout ? Malgré la mauvaise réputation et l'ennui…
12:57
Virginia, please, enfile ton costume bleu de Schtroumpfs !
12:58
Mieux : enfile ton costume bleu de Zombie et entre dans la danse !
Spash !
Pardon, je m'écrase.
moi: Me voici mon ami !
Jérôme: Ah… je pensais que ton silence allait me mettre à mort pour la seconde fois…
12:59
Blogeur, va-t-en !
moi: Sortie de mon bain où j'adore me détremper et avoir ma peau gonflée par l'eau.
13:00
Et je vais vite enfiler mon costume de schtroumpf. C'est qu'on ne peut plus sortir incognito dans le quartier…
Nous sommes repérés, pour le pire et le meilleur.
Jérôme: Une minute Virginie, laisse-moi ajouter un mot à l'adresse des internautes qui nous lisent peut-être : C'est bon, vous pouvez vous en aller. Virginie est de retour, je ne suis plus seul.
13:01
moi: Pas assez profond notre blog m'a dit ma belle soeur ! On lance un sujet profond, comme la couleur des zombies ?
Jérôme: Tu veux parler de la femme bleue, vraiment ?
moi: Bleu, le froid, le ciel contre rouge, le chaud, la terre.
Jérôme: Attends, mon téléphone sonne.
13:02
moi: Ben moi je l'ai laissé sonner. Voilà la différence entre Jommy et l'ébouriffée, le selfish et la dévouée.
Vous pouvez revenir ami blogeur, ça va saigner.
13:03
Alors Jommy, tu boudes le matin au café ?
Jérôme: Non, je ne boude pas. Seulement mon téléphone sonne tellement rarement, je ne vais pas laisser passer ça.
Fausse alerte.
moi: Une proposition d'emploi ?
13:04
Jérôme: Non. J'entends seulement des voix.
Tu sais bien que je suis fou.
moi: Normal, tu es zombie et tu entends les morts.
Jérôme: Oui, je me suis relevé.
Lentement, je marche, les bras tendus vers toi.
moi: Tu es froid ou chaud?
Jérôme: Tout Paris s'effraie de me voir marcher ainsi.
Je suis chaud.
13:05
moi: Les zombies sont-ils froids ?
Jérôme: Les zombies ont des cœurs de glace à faire fondre.
moi: Alors je souffle mon haleine chaude sur ton coeur de glace.
13:06
Jérôme: Il faut que je te reparle de la Vierge de la miséricorde.
moi: Miséricorde !
Jérôme: Car le zombie croit en Dieu.
13:07
moi: tu sais que dans miséricorde, il y a la racine "cordia" = coeur ? Pour réchauffer ton coeur de glace …
Jérôme: Ah ? Mais son manteau, ouvert, n'imite-t-il pas le geste de l'homme pornographique dans les années 70 ?
13:08
moi: Sauf qu'elle ne dévoile pas, elle révèle.
De toute façon, tout est rideau de scène à ouvrir sur les coulisses. Derrière la façade, la vie ?
13:09
C'est aussi le manteau du magicien, Mandrake , qui disparaît sous cape.
13:10
Et c'est surtout notre voile protecteur, celui des Aristochats.
13:11
Jérôme: … Moi je pensais à Pervers pépère dans Fluide Glacial… Ai-je si mauvaise réputation que ça pour me souvenir seulement de vieux dessins dégueulasses quand toi tu philosophes sur la révélation ?

Pervers pépère, Gotlib
moi: Le vieux satyre veut nous révéler son obscur objet de désir, sais-tu ?
Jérôme: Par ailleurs, une amie m'a demandé les prix des prostituées chinoises en bas de Belleville.
Alors je me suis fendu pour elle.
moi: Ahhh ! Pervers pépère. Quoi ? T'es allé aux putes ?
13:12
Jérôme: Je me suis approché d'une pute chinoise, comme ça, à 9h30 le matin… après le Bariolé…
moi: Et t'as racolé pour ta copine lesbienne ?
13:13
C'est pour Nora que tu fais tout ça ? Après le couteau suisse, tu joues les fins couteaux ?
Jérôme: Pour la serveuse du Bariolé tu veux dire ?
Nooon…
moi: Ben oui, celle qui te déteste malgré tous tes efforts. Tu n'es pas son genre.
Jérôme: Elle ne me DETESTE PAS !
13:14
moi: Elle te HAIT
Jérôme: Faux : Elle m'a offert le Libé d'hier !
moi: Qu'est-ce que je te disais, elle te HAIT !
Jérôme: Si elle me haïssait, elle n'aurait pas fait le beau geste qui me rend l'article d'hier sur On the road de Kerouac.

Jack Kerouac
13:15
moi: Tu l'as lu le livre ?
13:16
Jérôme: Bien sûr, j'adore la version de 58. Mais là, il y est question de l'édition du Rouleau de quarante mètres, qui date de 1951, sur lequel Jack écrit le premier jet de son roman fameux.
moi: Mais on en revient toujours sur la bite-beat generation ...
Jérôme: N'importe quoi…Pff…
moi: Il faut que je me mette à lire le journal pour suivre notre conversation. Tu sais que je déteste lire le journal.
13:17
Jérôme: Tu parles d'une historienne de l'art autiste, là ?
moi: Je déteste qu'on me rappelle que je suis attachée à mon quotidien.
Je préfère m'évader dans la peinture ...
dans l'universel intemporel.
13:18
Jérôme: Il était question, hier dans Libé, du rapport officiel entre Jack et Marcel.
moi: Marcel ?
Jérôme: Proust of course.
Bon, je crois que j'ai faim.
moi: Correspondance à travers les âges, entre zombies ?
13:19
Tu fais chier ! Un zombie n'a pas faim !
Jérôme: Je n'ai plus d'argent et j'ai super faim. Une fringale de papa zombie.
moi: Mange pas si tu n'as plus de pognon!
Jérôme: De papa zombie qui s'inquiète de ses enfants.
moi: Et écris !
13:20
Jérôme: Qui s'inquiète pour ses enfants, mais n'écrit plus car il cherche du travail sur Internet.
moi: Nourritures terrestres et spirituelles, avec l'autre con de Gide.
Jérôme: Fuck !
moi: Toi même
Toi, tu en rêverais, alors que moi, côté fuck, ça va. Merci.
13:21
Jérôme: Précision : Savais-tu que les enfants zombies vont plus vite que leurs parents ?
moi: Parce qu'ils ont de plus petites jambes et qu'ils se réchauffent plus vite ?
13:22
Jérôme: Non. George A. Romero estime simplement que les enfants zombies vont plus vite que les parents marchant lentement, à l'aveugle, à travers champs, dans les supermarchés, fouillant dans les poubelles des ruelles sombres de leurs âmes…
13:23
moi: Parce que les enfants ne sont pas aveugles, même morts ...
Ils sont protégés par le manteau de la Vierge de miséricorde.
13:24
Jérôme: Romero sauve les enfants : même atteints de zombinite, ils gardent toute leur vitalité, comme toi et moi Virginie. Oui, nous sommes les voyants veilleurs du Net, sous le manteau de la Vierge de miséricorde grâce à toi.
moi: Smack, je t'aime.
13:25
Jérôme: En fait, c'est bien Piero qui est à Milan.
Je m'en souviens.
moi: Piero della Francesca, le plus grand
Je t'ai déjà envoyé son autre vierge monumentale, la Madone del Parto, avec une fente sur son ventre ?
13:26
Jérôme: Ah ? je ne sais pas.
moi: Mais si, avec les anges en contrepoint de chaque côté d'elle, en rouge et vert couleurs inversées ?

Piero della Francesca, Madonna del Parto
Jérôme: Je ne me souviens pas… Je crois pourtant me souvenir que, même ainsi, j'ai osé penser que la Vierge de Piero était disproportionnée. Sauf déférence envers toi Virginia.
13:27
moi: Il est encore plus beau je trouve.
Ca s'appelle une perspective symbolique : on représente en plus grand celui qui a le plus d'aura.
Et puis la Vierge, c'est l'image du monde.
13:28
Du monde qui accouche de l'humanité.
Jérôme: Mon Dieu, oui, il nous faut une image.
Ouvre-moi les yeux.
moi: Décille-moi !
13:29
Jérôme: Je tenais à l'écrire moi-même, sans en trouver l'orthographe.
Tu voles les mots dans ma bouche.
Tu les fais sortir.
moi: C'est l'image du corps de la Vierge comme un temple et de sa fente comme un accès au sacré. Moi aussi je suis bigotte ma parole ! Mais cette fresque me transporte !
Jérôme: … Stop ! Tu me décris l'image de la femme dont je suis amoureux.
Que je désire.
Sans jamais les atteindre.
13:32
moi: Priape, allonge-toi ! Ton rayon va mettre en orbite la terre.

Priape
Jérôme : Qui est donc cette jeune femme qui lit notre blog et qui nous aime, aimant les enfants, et possiblement seule sur terre avec ses enfants, dont tu m'as parlé ?
13:33
moi : Tu veux dire la fille de Babache ? Tu veux brancher via le blog ? Je te file ses coordonnées ...
Jérôme: !!!
Damned !
Je suis découvert !
13:34
moi: Accroche-toi, car pour faire tourner en orbite une fille, il en faut un gros rayon !
Jérôme: … Je sais…
J'ai remarqué…
13:35
moi: Va, y a les préliminaires aussi ...
Jérôme: Les bras musclés des hommes qui plaisent aux femmes sont un préliminaire.
Les poches pleines aussi.
moi: Les bourses pleines ?
13:36
Arrivés à nos âges, ça aide.
Jérôme: Non, ce n'est pas une question d'âge : les bras musclés comme une figure de l'érection masculine, une image grossie donc — oui… —, et les poches pleines, en effet, comme des bourses. L'argent, image grossie de la semence de l'homme.
13:37
moi: L'argent, semence de l'homme, qui croise le trou, panier percé ...
Tu crois vraiment que les femmes sont vénales ?
13:40
Jérôme: Oui… Et endormies, comme dans le conte. Alors aujourd'hui, à l'époque post-féministe que nous vivions, comme il est impossible de faire l'amour à une femme, c'est l'image de l'homme qui se branle par-dessus le visage de la femme endormie. Quand, du moins, l'homme est parvenu à l'enfiler dans son lit.
Au fait, le prix de la pute chinoise : 35 Euros.
13:41
Quant à la pute bernoise dont j'étais super amoureux il y a deux ans, artiste contemporain, je crois que c'était dans les 2000 Euro, mais avec le voyage en Toscane à la clef, avec l'hôtel et les repas.
13:42
Artiste contemporain = Autiste contemporain.
Bon, je t'ai dis que j'ai faim.
13:43
moi: De la pute chinoise à l'escort girl bernoise, tu voyages. Bon appétit !
Jérôme: En attendant, je crois que je vais opter pour le sandwich chinois de la rue Louis Bonnet à 2,50 Euro.
13:44
Bon app'.
A très vite.