11:32
Jérôme: Sais-tu, Virginia, quelle peinture nous sommes allés voir en Italie pour notre dernier voyage en amoureux, S* et moi ?
moi: La Vierge de Miséricorde !
11:33
Jérôme: Précisément : la Madonna della Misericordia… Comment sais-tu ?
moi: Je sens les choses, un flair de chatte sans doute, un sixième sens.
11:34
Jérôme: L'aller-retour Milan-Lausanne fut le dernier cadeau de mon ex en 2006, un an avant de nous séparer.
moi: Il en aura fallu du temps. Je ne t'aurais offert qu'un aller sans retour ...
11:35
Jérôme: Quand je te disais qu'il y a un lien, je n'ai pas menti… Ta réponse est encore la preuve de ta violence cachée, mais pourtant réelle.
moi: De moins en moins cachée ma violence, et ça ne fait que commencer !
Si tu savais ce que je m'apprêtais à répondre à ton précédent billet ... Mais je suis quand même gentille fille. La preuve ? Je suis enchaînée à toi derrière la plante verte ...
On va lui envoyer des bonnes ondes à notre plante, pas vrai ?
11:38
Jérôme: Veux-tu que je te dise ce que j'ai pensé/pansé devant le Fra Angelico alors, en 2006, au bras de mon ex, à la pinacothèque de Milan ?
moi: Que tu étais tout petit face à la Femme ?
11:39
Jérôme: Je me suis dit : « Alors c'est ça, Fra Angelico, le peintre préféré de Balthus ? Mais…?? elle est monstrueuse cette femme ! Toute grosse et disproportionnée !! »
moi: Monumentale !
11:40
Jérôme: Je n'avais rien compris…
moi: Un monument d'amour et de générosité.
Jérôme: Je l'avais senti seulement.
moi: Un monument à la gloire de la vie.
Jérôme: Je le savais, mais mes yeux étaient encore fermés.
11:41
moi: La création du monde est sous ce manteau, les ondes telluriques sont dans le rouge de ce rideau de scène et ouvrent sur le mystère.
11:42
Jérôme: J'entendais les cris de la femme, mais je ne savais pas que c'était elle. J'étais emmitouflé sous le manteau.
Avais-je peur ? Etais-je couvert de sang ?
moi: Il te fallait apparaître à la lumière, emprunter ce tunnel que tu m'as déjà décrit, ce passage vers l'air.
11:43
Jérôme: Etais-je couvert alors de ce liquide blanchâtre que l'on voit au nouveau-né ?
11:44
moi: En 2006 dis-tu ? Tu n'as compris qu'en 2006 ...
Jérôme: « Je suis toi, par où je te touche », chantent Aragon et Ferrat.

11:45
moi: Et c'est une fresque qui te l'a fait comprendre, j'aime !
Jérôme: Non, alors, devant la fresque, à Milan, je n'avais rien compris. C'est venu plus tard, avec toi et Thierry.
11:46
moi: « Je suis toi où je te touche » : exister par le contact, j'adore, va voir mon blog et tu comprendras quand tu liras le texte sur la main, la préhension ...
A mon tour de me citer ! Toucher du doigt, n'est-ce pas comprendre ?
11:47
Jérôme: « Suivre ton bras, et toucher ta bouche… Et tout le reste est des idées… » Aragon. Et plus loin, le blog d'histoire de l'Art, par Virginia Wo… pardon Gima… heu ? je peux te sortir de l'anonymat ?
11:48
moi: Jerôme Rö ... j'avance sans masque, ou alors avec tellement que je suis incognito.
J'assume tout avec mon grand âge.
11:49
Même ce blog où tout le monde se demande qui est cette Virginie ?
Jérôme: Le blog de la sage-femme et du sage-homme.
« De celui qui chante et se torture » Aragon et Ferrat, sur iTunes tandis que je t'écris, que j'écoutais avec Rosalia de Barcelones.
11:50
moi: Jom, la culture du narcissisme, tu la condamnes vraiment ?
11:51
Jérôme: Non, bien sûr, mais j'apporte des précisions au bout du voyage narcissique.
moi: Lesquelles ?
Se trouver soi pour trouver l'autre, comme dirait Hector ?
11:52
À moins de se prendre au piège de son propre reflet ...
C'est une vraie question le narcissisme avec le blog.
11:54
J'ai l'impression d'être un confesseur, accoucheur .. Mon dieu, je déteste les curetons ...
Remets-moi dans le droit chemin, celui du vice, vite !
11:55
Jérôme: Bien sûr ! J'ajoute avec Hector : Au bout de mon épanouissement et de moi-même, et de la BAISE, il y a l'enfant. Non pas roi, mais différent de moi. Je ne consomme pas, façon Lola, je ne le prends pas, façon mâle dominant, mais je le partage. Je suis présent, je prends, et je donne. Quant au blog en solitaire, c'est de la masturbation. Tandis qu'avec toi — le ciel est sur nous comme un drap — Aragon, encore…
11:56
moi: Merci, j'aime vraiment l'idée de ce drap sur nos têtes, comme dans les mariages juifs, un voile protecteur, comme le dais dans le lit à baldaquin. Un refuge .
11:57
Jérôme: Celui de la chatière dans les Aristochats ?
Sur le vélomoteur, au début du film ?

moi: Oui, celui des Aristochats !
11:58
Quand tu soulèves le drap, tu dois affronter la vie, la dure, la violente, mais aussi la belle vie pleine de désirs.
11:59
Sais-tu que j'ai longtemps rêvé d'un lit comme le panier des Aristochats, dans lequel je volerais et explorerais le monde, à l'abri dans mon refuge ?
Jérôme: Les petits sont dans le panier.
Ils voyagent. Ils se déplacent en volant.
moi: Alors, c'est une peur de quitter l'enfance mon rêve ?
12:00
Jérôme: Non, certainement pas. Un souvenir de pâmoison.
L'enfant est aux anges.
Il est heureux.
Un rayon de soleil.
Une main sur sa peau.
12:01
Une voix au loin…
Et il est heureux.
Profondément heureux.
Confiant.
12:02
… Puis il perçoit les pétarades du vélomoteur qui l'emporte loin de ses parents dans le film.
moi: Parce qu'il n'est pas encore abandonné ..
Jérôme: Si, c'est commencé : les pétarades de la malveillance !
moi: J'y venais, nous sommes des Aristochats siamois !
12:03
Jérôme: Je prends ! Les chatons résistant contre le mépris de l'âge adulte.
12:04
moi: Je ne sais pas si c'est de la malveillance ou la peur de se couper de son cocon affectif, la peur du vide, du jugement.
12:11
Jérôme: Difficultés de connexions. STOP. Obligé de couper. STOP. A la séquence suivante des ARISTOCHATS, II, le retour des chats siamois.
12:12
moi: Léchouille babineuse, tchô !