moi: Jom the cat est un homme chat, le museau pointu, la moustache effilée, les babines qui se retroussent en une expression moqueuse.
11:49
Un chat de salon, pense-t-il. Un véritable chat sauvage qui a besoin de son Sheba, lui dis-je.
Point de rayures sur son pelage, mais des taches de couleurs vives : un pull jaune canari ou vert pomme, porté sous une veste noire de velours côtelé.
Quand il pleut, notre chat prend des allures de milord et enfile son burberrys. Avec le S s’il vous plaît, car ce n’est pas de la contrefaçon !
Quand il neige, il sort duffle-coat et bonnet marron, avec des gants rouge vif !
11:50
Ses pattes n’ont jamais froid, elles le mènent de bar en bar à la recherche d’un café à partager et d’une discussion à échanger. Elles sont toujours en mouvement, surtout sur le clavier.
Eh oui, Jom the cat est écrivain. Un O’Maley de la littérature, initié passionné.
Jom correspond, envoie des mails à tout va, écrit tous les jours, parle comme il écrit, écrit comme il parle, dans un flot d’images qui nous ramènent à l’inconscient collectif :
11:51
« Le garçon se souvenait du corps chaud de sa grand-mère quand il dormait dans son lit, contre elle, la nuit. Dans le giron de sa grand-mère quand il s’endormait auprès d’elle, c’était la chaleur de la Créature dont il se souvenait. La chaleur de l’amour. »
11:52
Car Jom the cat, drôle d’hybride entre homme et chat, recherche la Créature, celle qui jouera avec son instinct joueur, miaulera à ses bravades, dressera le poil à ses discours sur les rapports de force, saura le caresser quand il réclamera un coup de trique et le houspiller quand il se fera ronronnant.
Jérôme: …
11:54
Quel étonnement que ce portait croisé. Le chat me fait de l'ombre, et il est à ma gloire. Paradoxe de l'écriture capable de nous cacher et/ou de nous révéler.
11:55
Virginia, ton trait est sûr.
11:56
Même s'il ne sait pas tout, il devine, il pressent, il révèle le contour seulement laissé dans l'ombre et comme invisible — comme si c'était la face noire de la lune que tu nous décrivais
Tu vois ce que les autres ne voient pas.
11:57
moi: Tu ES le chat, tu t'es glissé dans la peau de ce solitaire à la recherche de caresses, de ce curieux aux oreilles dressées !
Jérôme: Bien souvent, j'ai…
Je ne sais plus…
moi: Tu as miaulé à la pleine lune ?
Jérôme: Jaune citron… pas canaris !
moi: C'est vrai, encore plus acide
11:58
Jérôme: J'adore le citron.
Et même la pub Gini — et non pas Gena — réalisée par Gainsbourg Sr.
A l'époque.
Le chat … Le chat de Bonnard.

Pierre Bonnard, Le Chat blanc, 1894
moi: Ce chat arqué sur ses pattes, le sourire maléfique d'un diablotin sorti de sa boîte !
11:59
Le chat de Bonnard ne peut être qu'un autoportrait ! As-tu vu sa malice et son intelligence narquoise qui nous dit : je sais des choses, mais vous ?
12:00
Rions à la face de tous ces impies comme le chat de Bonnard
Arquons nos pattes et redressons notre queue fièrement
12:04
Je sens que les pattes griffues de Jom sont reparties sur le clavier ... j'attends ... j'attends ces mots qui vont exploser sur l'écran
Jérôme: Je continue à parler de moi — c'est pour cela que tu me détestes, mais que tu m'aimes aussi Gena, je suis le chat qui ne pense qu'à lui : Gaisbourg Jr est mon type de femme, osseuse, raffinée, qui va avec Romain Duris dans le film de Chéreau. Romain Duris qui devrait jouer l'Homme "Dans les yeux turquoise du Minotaure", mon gros œuvre pour le théâtre, qui était une commande de Philippe Adrien au départ, le directeur du Théâtre de la Tempête. Gainsbourg Jr., ou Modiano Jr., sont les Mathilde/Enid en chiens de faïence sur la cheminée, aux côtés de l'archétype de l'homme séparé avec enfants, qui vient après celui de Brando dans le Tramway, et avant l'invention du couple, l'autre thème dans ma pièce. L'invention du couple, ce qui me/nous préoccupe aujourd'hui.
12:05
L'invention du couple, toi aussi, Gena, tu en as long à écrire et à dire —
12:06
Virginia pour écrire — et Gena pour vivre — comme si ces deux surnoms allaient réellement te permettre d'accoucher de toi
moi: Si l'invention se réinvente tous les jours, oui
12:07
Je suis dans l'invention de la liberté partagée, enfin j'essaie
12:08
Enfin, Gena essaie sous couvert de Virginia
Ou l'inverse, je me perds dans mes identités multiples
Jérôme: Tssss — c'est largement en dessous de ce que tu pourrais dire — de ce que je sais de toi — je te fais peur ? — Tu as peur, Gena ? Hein ? — Et dire que ma connexion Internet était en panne. Comment avons-nous pu vivre sans elle dans ce monde autiste et coincé
12:09
Ou plutôt : comment vivre dans ce monde peuplé d'autiste à extirper d'eux-mêmes ?
C'est le thème de "Une maison de poupée" — attention, c'est chaud.
moi: Je sens que la connexion va repartir aussi au Bariolé, notre café du matin. Notre écran derrière le petit crème
12:10
Jérôme: Attends, écoute-moi Virginie :
A l'Athénée actuellement : Christine, la bonne copine, a-t-elle le droit de tout dire et d'ingérer dans la vie de Nora ?

Une Maison de poupées, Henrik Ibsen. Théâtre Athénée Louis-Jouvet, du 6 au 22 mai 2010. Mise en scène : Nils Öhlund
12:11
Ibsen décrit ce personnage de la bonne copine.
Triste et frustrée.
Et sous couvert d'avoir les meilleures intentions du monde
elle s'ingère dans la vie de l'autre.
Elle le manipule,
12:12
elle tente de parvenir à ses fins.
C'est la version, du moins, de Nils, le jeune metteur en scène, qui dirige ses comédiens puis vient saluer sur scène à la fin, avec eux, comme une gravure de mode aurait dit ma grand-mère puisque tu l'évoquais tout à l'heure…
12:13
moi: Et, et ?
Qui est Brigitte dans notre vie ?
Jérôme: Et bien, la bonne copine bien intentionnée, c'était Lola.
12:14
Brigitte ?
C'est l'ange.
Ou la femme de l'ange.
C'est très sérieux.
C'est la première femme.
Sans elle, je n'existerais pas.
moi: Non, Christine ? Mais Brigitte est ma voisine, et c'est bien connu, les voisins ont des yeux dans le dos et surprennent tout de votre vie cachée
12:15
Jérôme: Mon premier succès littéraire, je le lui dois.
12:16
Ah, Christine. C'est la pauvresse dont le mari est mort — tiens, ton Brigitte lapsus serait-il opérant ?
12:17
Ton lapsus réunit dans une seule personne Lola et Brigitte dans mon panthéon.
moi: Sur sa gouttière, Jom the cat voit le monde d'en haut et adopte parfois un point de vue difficile à suivre pour les hommes d'en bas ...
Lola + Brigitte = l'ange de la révélation ?
Jérôme: En effet…
L'ange noir, et l'ange blanc
12:18
L'ange du défi, et celui de l'amour
La lutte de Jacob avec l'ange.
moi: La caresse dans le sens du poil, et celle à rebrousse poil
Jérôme: Non, pire que ça : la caresse pour faire sortir l'enfant, et celle pour le dominer.
12:19
La caresse pour épanouir l'enfant, et celle pour le cadrer.
moi: Tout ça à cause des mères !
Jérôme: Le cadrer, pourquoi pas, mais le manipuler, non.
12:20
moi: Le cadrage est une manipulation qui vise à circonscrire un champ entre 4 côtés
Jérôme: Le danger, pour les mères, n'est pas la pédophilie, ou seulement rarement, mais la manipulation, la perverse et inconsciente manipulation de l'inconscient.
moi: Tu as souffert avec ta maman ?
12:21
Jérôme: Manipuler au sens porter, je veux bien. Mais manipuler pour en faire un objet de plaisir pervers, non, comme accès à la jouissance bien qu'indirectement, je dis : No, thank you. No tanks.
12:22
moi: Manipulation perverse narcissique
Projection du désir d'enfant dans son désir de femme
12:23
Confusion des valeurs
Je dis no thanks also
Jérôme: Bonjour Madame Bonton, bonjour Monsieur Rouspette, vous êtes bien sur le blog derrière la plante verte, et là, derrière l'ordinateur, il y a Sigmoud et Carl-Gustav pour vous lire aussi ! N'hésitez pas, c'est ouvert, invitez vos amis !
12:24
moi: Venez nombreux à la cat party !
Les révélations seront nombreuses ... quel teaser !
Jérôme: Virginie, qu'en penses-tu d'une limite fixée, non d'amis aussi tarés que nous sur le blog, mais de durée, donc, fixée à nos conversations derrière la plante verte ?
12:25
moi: Quoi ? Genre 3 lignes d'échange par jour, à dose homéopathique ?
Jérôme: Non, comme chez le psy en effet, une heure.
Pas plus.
Sinon c'est dangereux.
Aussi financièrement.
Déjà que…
moi: Ben ça c'est sûr, sinon, je vais y perdre la raison !
Tchô
12:26
Jérôme: Ok. Tchô bonne, comme nous disons à Lausanne.
Bises.