moi: Salut !
15:20
Jérôme: Hey ! La Vierge de la Miséricorde !!!
Virginie !
Gena !
Virginia !
moi: Dimanche, jour de repos de la Vierge.
Jérôme: Mmmh…
moi: Après un samedi explosif à donner mes cours.
Jérôme: Je sens que je vais m'en prendre une…
La Vierge enfile son nouveau costume de…
15:21
moi: Non, je ne t'en veux plus de falsifier la vérité ...
Tu fais bien ce que tu veux, sans censure.
Jérôme: Mmh — un indirect du droit — augh !
Dans le bide.
Ce que je veux —
15:22
Mais je ne t'aime plus.
moi: J'aurais visé la cervelle si j'étais en face de toi.
Jérôme: Crack !
Le nez brisé.
moi: Quoiqu'elle soit déjà en bouillie.
Jérôme: Jom au nez brisé en face de Virginia.
moi: Tu bosses bien en Suisse ?
15:23
Sur notre montagne dans les hauteurs de Belleville, je continue la routine ...
15:24
Ca y est, j'ai visé dans les gencives et tu es muet !
Réduit au silence ...
15:25
Jérôme: Mais non…
Je m'occupe de grand-mère.
moi: Petit chaperon tout jaune ...
15:26
De la couleur de ton pull de printemps.

Jérôme: A Lausanne, dans ma version de Heidi, le père est présent, et quand il bosse, c'est grand-mère qui prend la relève et non pas grand-père.
Mon histoire en Suisse est l'enfant monstrueux du Voisin Totoro, quand il viole Heidi.
15:27
Je suis l'enfant monstrueux de cette union dans la fiction.
moi: Heidi, si pure, et son edelweiss ... laisse-la tranquille pervers pépère!
Jérôme: Et grâce à toi, en plus de ma sale gueule, j'ai le nez en bouillie.
15:28
moi: Laisse-toi pousser la mèche !
15:29
Jérôme: Quoi ? Tu veux jouer les mémèches ? Je l'ouvre trop, ma sale gueule, alors c'est le moment des gnons sur la gueule, certes, mais je t'en supplie, ne joue pas les mémèches avec moi !
Pleaaaase !
moi: J'avais oublié Mémèche, excuse !
Jérôme: Pleeeeeese !
I beg you !
Je t'en supplie !
Grâce !
15:30
… Vierge de la Miséricordia !

moi: Mémèche le voleur de minettes, qui a ravi à Jom the cat sa douce et bien-aimée.
Jérôme: C'est vrai.
Toute ma vie je la regretterai.
Enid dans les yeux turquoise du Minotaure.
moi: Il a su cacher sa face de raie avec sa mèche, lui !
Jérôme: Aaah !
15:31
Donc moi je ne cache rien ?
Je suis cash !
Un mot gentil.
moi: Bof, cash, suis pas sûre ...
Jérôme: Merci.
Pffff…
moi: cash cash.
Jérôme: Crochet du gauche, dans l'oreille.
J'ai l'oreille qui saigne.
15:32
Comme une femme sourde.
Comme la femme dans l'Oreille d'Œdipe.
Je me cite en vrac.
J'oublie ce que j'écris — avec toi ou même seul.
Puis je me cite.
moi: Homme aveugle, femme sourde. Je vois où tu veux en venir. Encore une théorie mûrement réfléchie à nous livrer en impro maîtrisée.
15:33
Jérôme: Je fais l'apologie de moi-même, oui, inventeur, après Sigmund, du Complexe du Minotaure.
moi: Et si nous parlions de l'infini et du monochrome dans la peinture contemporaine, tu me suivrais ?
Jérôme: Pour remplacer celui d'Electre, défaillant à mon avis.
15:34
moi: Le champ illimité de la couleur.
L'impression de perdre ses repères.
Enrico Castellani, Superficie argento, 2008
Jérôme: Je te suivrai n'importe où.
moi: Formes flottant dans l'espace infini de la couleur.
Jérôme: Vas-y, indique-moi le chemin.
moi: Rothko et l'absolu.
15:35
Le chemin, c'est qu'il n'y en a plus. Finie la voie tracée, place au grand vide.
Jérôme: Je suis Œdipe. Je suis à Lausanne. Je couche avec ma mère.
Je suis aveugle.
moi: Moi, je suis éblouie.
Jérôme: Je t'écoute Virginie.
Décris-moi le grand vide de l'Art contemporain. Mieux que sur l'Art du temps.
moi: Mais pas aveugle.
La lumière me brûle les yeux, mais je ne les ferme pas.
15:36
Jérôme: Je sais.
moi: Je les ouvre, à l'épreuve de la clarté et de la chaleur.

Mark Rothko
Jérôme: Ebouriffée, énervée, en totale contradiction, mais pas bégueule pour un sous.
Contradictor.
C'est la femme d'Hector.
moi: Toujours à vouloir t'emmener dans cette lumière.
15:37
L'absolu.
Jérôme: Oui, oui, je te suis.
Nada.
Où sommes-nous ?
moi: Là où nos corps flotteraient, sans poids ni contrainte.
Jérôme: Connais-tu quelqu'un ici ?
Sans poids ni contrainte, in Belleville, ou in Lausanna.
moi: Nous ne savons pas où nous sommes. Mais peu importe, nous sommes bien. Nous ne cherchons plus à plaire.
15:38
Jérôme: Oui.
Même pas à nous-mêmes.
Même pas à toi.
C'est plus fort.
Plus fort que nous.
Nous sommes emportés.
15:39
moi: L'oubli.
Jérôme: Nous nous tenons la main, sur le fleuve de l'oubli.
Et nous voyageons.
Nous flottons.
Parfois tu as peur.
Parfois c'est moi qui ait peur.
moi: Nous oublierons d'où nous nous venons, où nous allons et pourquoi nous y allons.
15:40
Jérôme: Oui, nous flottons…
moi: Seul le chemin compte, main dans la main.
Oui, en apesanteur.
Jérôme: Dans les limbes de l'esprit et du Net, pris dans le flux de la Diffusion.
Du Présent.
Sans personne entre nous et le lecteur.
moi: Dans les ondes du virtuel.
15:41
Jérôme: Nous entends-tu parler dans le noir, lecteur ?
Entends-tu nos cœurs battant à l'unisson ?
Tous ensemble dans l'œil du cyclone ?
Car le monde se meurt.
moi: Entends-tu les vibrations ?
15:42
Jérôme: Le monde se meurt et tu ne dis rien, lecteur.
Viens avec nous.
Prends ta chance.
Mise sur ta bonne étoile, comme nous l'avons fait.
moi: Pas de prosélytisme Jom. Laisse le lecteur à son écran.
Jérôme: I fuck you lecteur lambda.
Je te hais.
Je te déteste.
15:43
Et je te méprise…
Car tu ne me vois pas.
Tu ne me regardes pas.
Tu ne m'entends pas.
moi: On s'en fout du lecteur lambda. Moi, j'aime Bananamoon, Colin, …les autres, connais pas.
Jérôme: Et Virginie.
Lectrice d'elle-même,
15:44
s'offusquant d'elle-même avec le chat.
Parce que le chat n'a rien à voir avec ça.
Avec la détestation de soi.
Et la peur des autres.
Je vous aime.
Tous.
Love.
moi: Ah ça y est ! Qu'elle est con cette Virginie, la reine de la censure, celle qui musèle notre pauvre écrivain maudit.
15:45
Celle qui rentre dans ce jeu de dupes alors qu'elle déteste les faux-semblants!

Brigida Mendes, 05/2, 2009
Jérôme: La plus belle chanson de John Lennon, Love, prendra ma défense bien mieux que moi-même ici.
15:46
Les faux-semblants, cela n'existe pas.
L'illusion, moi, j'appelle cela la fiction.
moi: Lecteur, je t'aime, je pense à toi, love, viens dans les profondeurs avec moi ! C'est comme ça que tu le dirais ???
15:47
Jérôme: Oui, c'est à peu près ça… Mmh, je vois que ça rentre… La fiction n'est pas seulement qu'une illusion.
moi: Les faux-semblants, c’est quand on ne croit pas un seul instant à ce qu'on raconte parce qu'on cherche à plaire ...
15:48
Jérôme: Exact. Moi, je suis très sérieux en choisissant chacun des mots qui passe par ma bouche. Je peux détester le lecteur, et l'aimer. C'est très sérieux.
Le plus compliqué, en effet, est de croire à ce qu'on dit.
Implication.
Générosité.
Comme dans l'autre post.
Celui de Freud et de Balthus.
15:49
Là, c'est celui de Rothko.
Du vide dans lequel tu nous as emporté.
Parle-moi de Rothko.
moi: Un ascète, Monsieur.
Jérôme: Je, tu, sommes des ascètes.
15:50
moi: Un peintre extraordinaire qui plongeait dans la couleur et qui réglait chacun de ses tableaux dans le lieu où il prenait place pour créer l'harmonie.
Cette harmonie que je ne voudrais pas perdre pour séduire quiconque de nos lecteurs.
15:51
Jérôme: Impossible de la perdre, car je suis résistant. Tant que tu me répondras, je serai là. Je suis fidèle. Il y a une théorie de la Résistance, élaborée avec une collègue prof de Yoga. Il faut que je t'en parle dans un prochain post.
moi: Alors vite au prochain post. À bientôt.
15:52
Jérôme: Nos esprits tressés l'un avec l'autre, comme dans le Carnet tressé du désespoir & de l'amour.
15:53
Faut que je la poste sur mon blog cette nouvelle inédite. Que personne n'a jamais lue sérieusement. Jusqu'au bout. 24 pages.
Bises.
Tchô bonne.